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Photo du rédacteurJérôme CRUVEILHER

Plan de relance : Jean Castex fixe l’objectif de 160 000 créations d’emplois en 2021

Le plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans détaillé jeudi par le gouvernement comprend quelque 70 mesures autour de trois priorités : la transition écologique, la compétitivité des entreprises et la cohésion sociale.


Avec son plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans, qu’il présente jeudi 3 septembre en conseil des ministres, le gouvernement entend préparer la France de 2030 et aller au-delà du seul rebond de l’économie durement frappée par la crise. « Ce plan ne se contente pas de panser les plaies de la crise. Il prépare l’avenir », a assuré le premier ministre, Jean Castex, dans un entretien mercredi soir au Figaro, en défendant un plan « à la hauteur de la situation exceptionnelle que nous traversons ».

Au total, ce sont 100 milliards d’euros sur deux ans qui seront injectés dans l’économie alors que le produit intérieur brut (PIB) devrait se contracter de 11 % cette année à cause de l’épidémie de Covid-19 et du confinement décidé au printemps. L’objectif du gouvernement est de retrouver en 2022 le niveau d’activité d’avant la crise et de commencer à voir baisser le chômage, quand il attend 800 000 suppressions d’emplois cette année.


« J’espère que le plan de relance en 2021 créera 160 000 emplois. C’est notre objectif », a affirmé M. Castex jeudi matin sur RTL. Il compte sur les entreprises pour s’engager « fortement pour l’emploi ». Pour cela, l’exécutif promet une mise en œuvre sans perte de temps, avec un comité de pilotage, présidé par le premier ministre, pour vérifier l’allocation des fonds et leur redistribution si certains projets prennent du retard.


Après les 460 milliards d’euros de soutien d’urgence mobilisés depuis le début de la crise, le plan de relance est un plan d’investissement sur le moyen terme, décliné sous la forme de quelque soixante-dix mesures autour de trois priorités : la transition écologique, la compétitivité des entreprises et la cohésion sociale. En voici les principales :


Transition écologique : 30 milliards

Sur les 100 milliards d’euros du plan baptisé « France Relance », 30 milliards d’euros seront consacrés à la transition écologique : la réduction des émissions de CO2 dans les transports (ferroviaire, vélo, achats de voitures propres, bornes de recharge électrique…), la rénovation énergétique des logements et l’évolution vers une agriculture plus durable. Il s’agit d’une « accélération sans précédent », se félicite le gouvernement, quand les ONG dénoncent l’absence de conditions fermes aux aides versées aux entreprises.


  • 11 milliards d’euros pour les transports

Les transports bénéficieront de 11 milliards d’euros, dont 4,7 milliards d’euros affectés à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) afin de redévelopper le fret ferroviaire, en particulier la ligne Perpignan-Rungis, les petites lignes et deux lignes de trains de nuit.

Les « mobilités du quotidien » emportent 1,2 milliard d’euros, dont une partie servira à accroître l’usage du vélo (pistes cyclables, places de stationnement sécurisées), le reste profitant au développement des transports en commun.


  • 9 milliards d’euros pour l’énergie

Neuf milliards d’euros du plan seront destinés à l’accompagnement des entreprises dans leur transition énergétique, notamment via la recherche et l’innovation, dont 2 milliards pour développer l’hydrogène « vert », c’est-à-dire non issu des hydrocarbures. L’effort est de taille, car en 2018 le gouvernement avait lancé un premier plan hydrogène doté de 100 millions d’euros pour développer des électrolyseurs, des stations-service pour ce gaz et quelques flottes de véhicules (bus, camions, voitures).


  • 7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments

Une somme importante est consacrée à la rénovation énergétique, que ce soit celle des bâtiments publics (écoles, universités, gendarmeries et commissariats de police, palais de justice, préfectures…), avec 4 milliards d’euros, ou celle des bâtiments privés (2 milliards d’euros).

S’agissant du logement privé, le gouvernement a confirmé son intention de faire monter en charge le dispositif MaPrimeRénov pour améliorer les logements. Cette prime est une subvention versée aux propriétaires occupant leur logement, dès la fin des travaux, soit bien plus tôt qu’un crédit d’impôt dont ils n’auraient perçu le montant que dix-huit à vingt-quatre mois plus tard.

Une enveloppe de 2 milliards d’euros est également prévue pour la rénovation énergétique des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et des hôpitaux dans le cadre du Ségur de la santé, 500 millions pour les logements sociaux, 200 millions pour aider les TPEet PME à rénover énergétiquement leurs locaux.


  • 1,2 milliard pour l’agriculture

Le volet agroécologie du plan de relance se montera à 1,2 milliard d’euros, selon le ministère de la transition écologique. Une partie de cette somme sera consacrée à une aide pour une « alimentation plus saine et durable », notamment grâce aux circuits courts.


  • 300 millions d’euros pour la rénovation des réseaux d’eau

Trois cents millions d’euros iront à l’accélération de la rénovation des réseaux d’eau et d’assainissement, en particulier en outre-mer.


Compétitivité des entreprises : 35 milliards

C’est le second grand axe du plan : 35 milliards d’euros seront réservés à la compétitivité des entreprises françaises, à travers la baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production, ces taxes prélevées sur le chiffre d’affaires des sociétés.


  • Baisse pérenne de 10 milliards d’euros des impôts de production

Le gouvernement prévoit de baisser de façon pérenne, de 10 milliards d’euros, les impôts de production (soit 20 milliards sur les deux ans du plan de relance), notamment par une réduction de moitié de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE, soit 7 milliards) et la baisse de moitié des impôts fonciers pesant sur les sites industriels.

Cette baisse des impôts de production bénéficiera à 42 % aux entreprises de taille intermédiaire (ETI), à 32 % aux petites et moyennes entreprises (PME) et à 26 % aux grandes entreprises, selon le gouvernement.


  • 3 milliards d’euros de soutien aux fonds propres des entreprises

Trois milliards d’euros vont être mobilisés pour consolider les fonds propres des entreprises, par une garantie publique associée aux prêts participatifs accordés par les banques ou à des fonds qui seraient labellisés par l’Etat. Le gouvernement espère ainsi créer un effet de levier et mobiliser le secteur bancaire entre 10 et 15 milliards d’euros.


  • Des aides à l’investissement

L’Etat subventionnera à hauteur de 1 milliard d’euros le développement industriel sur les territoires, soit 400 millions d’euros pour le dispositif existant des territoires d’industrie et 600 millions pour un appel à projet sur la relocalisation de productions en France.

Par ailleurs, 11 milliards d’euros prévus dans le prochain Programme d’investissements d’avenir (PIA) seront fléchés vers le plan de relance et concerneront notamment des aides à l’innovation de Bpifrance.

Trois cent quatre-vingt-cinq millions d’euros seront alloués à la transition numérique des TPE et des PME.

Enfin, le gouvernement a évoqué ces dernières semaines des aides à l’export et des simplifications administratives pour accélérer la reprise de l’activité.


Cohésion sociale et territoriale : 35 milliards

« France Relance » comprend enfin un volet de cohésion sociale et territoriale (35 milliards d’euros). Il s’agit essentiellement de mesures pour l’emploi, la cohésion territoriale et d’investissements sur la dépendance, ainsi que ceux annoncés dans le cadre du Ségur de la santé.


Un plan pour l’emploi des jeunes, doté de 6,5 milliards d’euros déjà votés cet été, comprend notamment l’aide de 4 000 euros pour toute embauche d’un jeune de moins de 26 ans pour un contrat de trois mois minimum, les primes pour l’embauche de jeunes en alternance, les contrats d’insertion ou le service civique étendu.


Un « bouclier anti-chômage » sera déployé via l’activité partielle de longue durée (6,6 milliards) et un renforcement des moyens du dispositif du Fonds national de l’emploi, FNE-Formation, axé notamment sur les secteurs d’avenir (1 milliard).


Par ailleurs, 5,2 milliards d’euros iront soutenir l’investissement des collectivités. Environ 6 milliards d’euros sont prévus pour le soutien à l’investissement des hôpitaux. L’augmentation de 100 euros de l’allocation de rentrée scolaire représente environ 500 millions d’euros. Le plan pauvreté et anti-exclusion sera doté de 200 millions d’euros supplémentaires.

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